Journée de rangement de printemps et après-midi spectacle à l’atelier !

sam 18 Mai

16h30 à 17h30

Le samedi 18 mai, nous vous proposons de nous retrouver à la maison du vélo à Billère pour une grande journée de rangement.

Au programme, pour agrémenter cette journée, vous pourrez venir partager l’apéro et le repas à 13h (chacun amène un petit qqch à partager en terme de boisson, entrée ou dessert – l’atelier se chargeant du barbecue), et , en fin de journée, de 16h30 à 17h30, venez découvrir le spectacle de Philippe Seranne : « Pianovélo, le tour de France » « chansons d’espoir et de fureur ».

Le concert aura lieu en plain air si le temps le permet, avec un repli en salle d’ateliers créatifs du Bel Ordinaire en cas de pluie.

Merci de vous inscrire par mail à cette journée en indiquant si vous pensez être présent, et pour quelle partie de la journée (matin, repas, aprem, concert,…).

A noter que le pianiste fera tourner un chapeau à l’issue de son spectacle, et les fonds reçus lui permettront de financer la suite son voyage.

A noter également, qu’on peut venir assister au concert sans avoir participer à la journée de rangement : les deux étant complètement indépendants!

Ci-dessous la présentation du concert et du concertiste :

Pianovélo Tour de France : teaser vidéo / Présentation complète & financement participatif pianovelo.fr

 

Voyageur lent par monts et par mots, Philippe Séranne est auteur, compositeur, pianiste et chanteur depuis la sauvage beauté de la gare de Veynes, Alpes, Terre. Poète politique, provocateur et anticonformiste, il emmène son piano dans les fermes, les trains, les usines, les assemblées citoyennes, les lacs et les vélos pour y valser le pouvoir, l’argent, l’amour, la mort. philippeseranne.com

 

Je pars à vélo avec mon piano parce que j’aime le vent, le soleil, la pluie, la forêt, les champs, le ciel, j’aime les Alpes, ces montagnes de falaises aux crêtes inaccessibles en tourmente de roche et d’aigles tournoyants, j’aime le sauvage, je suis sauvage, je suis une bête, une grosse bête qui roule avec son fardeau de fonte d’ébène de cordes prêtes à monter en ébullition,

Je pars à vélo avec mon piano parce que j’aime la lenteur, j’aime le temps dilaté, les ombres qui s’étirent et s’estompent, j’aime les routes délaissées, les toutes petites routes qui n’en finissent plus de tourner, les itinéraires que tout le monde évite, ceux que l’on me déconseille chaque fois d’une étape à l’autre, « surtout passe par en bas par la nationale, par le col ça n’en finit plus », parfois un maillon manquant entre deux vallons m’oblige à la prendre la foutue nationale, tout le monde me double, je suis plus lent qu’un tracteur, aujourd’hui même les tracteurs tabasent, c’est un tonnerre de poids-lourds en camping-cars de motards à caravanes et autocars tous plus climatisés, plus confortables, plus rapides et plus coupés que jamais du ciel des arbres des oiseaux d’eux-mêmes et moi je me traîne la tignasse au vent tous mes sens anesthésiés par l’extrême concentration à rester en vie sur ce fleuve prêt à m’engloutir lorsqu’enfin apparaît le chemin vicinal qui m’extirpe et me libère, mais combien de décennies de naufrage climatique faudra-t-il pour que ceux qui font le choix de la solution cessent d’être écrasés par ceux qui font le choix du problème,

Je pars à vélo avec mon piano parce que j’aime l’effort, j’aime sentir ma peau burinée, mon sang oxygéné, mon cœur palpitant, mes jambes en chaleur d’amphétamines, mon esprit en ivresse de dopamine, mon état normal d’être vivant en mouvement, en peine et en sueur, chaque jour à pédaler est un jour d’euphorie, de célébration du corps retrouvé, ce corps mutilé par nos vies de junkies de l’écran, de la bagnole, du moindre effort et de l’hyperconnexion déconnectante, ce corps que le vélo, le chant et le piano recomposent, réunifient, réinvestissent des pieds à la langue, des poumons au cerveau, ce corps salé que je plonge dans la fraicheur d’une rivière, ce corps affamé que je plonge dans une assiette savoureuse, ce corps éreinté que je plonge dans le plus profond des sommeils…

Philippe Séranne

 

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